J’observerai ici le regard féminin de la réalisatrice québécoise, Sylvie Groulx. Cette observation se limitera aux films Qui va chercher Giselle à 3 h 45?, Le grand remue-ménage, et J’aime, J’aime pas.
La superfemme est un concept qui imbibe l’œuvre de Sylvie Groulx. Dans J’aime, J’aime pas, Winnie élève son petit, Max, toute seule. Elle paye ses dépenses grâce à l’argent du bien-être tout en arrondissant ses fins de mois en posant nue pour des classes d’art. Elle est totalement indépendante et en maîtrise de sa vie lorsqu’elle rencontre Thomas. Même lorsque Bruno refera surface dans sa vie, elle aura la force de ne pas choisir entre ses deux amants et de quitter la situation vers de nouveaux horizons. Dans Qui va chercher Giselle à 3 h 45?, les mères interviewées pour le documentaire prennent un aspect mythique. Ce n’est plus une mère qui, confrontée aux adversités de la vie, mais LA mère, cette dense figure qui habite un grand nombre des images cinématographiques québécoises.
Un élément important du regard de la réalisatrice dans ces films est l’absence de honte dans la représentation de la nudité à l’écran. Dans J’aime, J’aime pas, Sylvie Groulx place Winnie, nue, devant la caméra alors que le personnage travaille comme modèle pour une classe d’art. L’exposition de la nudité de Winnie est crue, mais pas romanisée. Plus loin dans le film, Jacqueline, la voisine de Winnie, tente de nourrir Max au sein et la scène est traitée de la même façon.
Dans Qui va chercher Giselle à 3 h 45?, elle expose la sœur de Giselle dans la baignoire, puis un peu plus tard dans sa chambre.